En pratique, lors d’une séance de Yin yoga, nous nous installons dans des postures ciblées durant plusieurs minutes, généralement au sol (le yin étant l’énergie de la Terre), en utilisant bolsters, sangles, couvertures et briques de manière à relâcher les muscles et détendre les fascias.
Ici, nous cherchons le confort dans l’inconfort pour amener du mouvement dans les couches profondes de notre corps, créer de l’espace et gagner en fluidité, dans notre corps autant que dans notre tête !
En théorie…
Selon la 3e loi de Newton, à chaque action, il y a une force égale et une réaction opposée : de par la force de réaction à la gravité, le corps est en constante adaptation.
En Yin yoga, nous cherchons à supprimer consciemment cette force de résistance à la gravité. En supprimant cette force de résistance, nous relâchons ainsi nos muscles, ce qui permet d’accéder au fascia.
Composé de collagène et d’élastine, le fascia est présent dans presque tout le corps – dans la peau, dans les cartilages, les os, les articulations, les tendons, les muscles, les organes, et même dans le cerveau et la moelle épinière.
Imaginez… Visualisez comme un filet, ou une toile d’araignée, aussi solide que l’acier, traverser votre corps, entourer vos organes, connectant tout ce qui s'y trouve, ou presque : ce sont vos fascias.
À l’intérieur de ces fascias se trouve un liquide composé de 70 à 80 % d’eau appelé ECM (Extra-Cellular Matrix) possédant ses propres récepteurs sensoriels (différents du système nerveux) et répondant au stretch, à la pression, à la charge et à la vibration.
Plus concrètement, c’est l’acide hyaluronique se trouvant dans l’ECM qui vient se joindre à l’eau pour créer un conduit lisse permettant à l’électricité de passer. Si le corps n’est pas en mouvement, l’ECM devient épais et gélatineux. Cela s’appelle la thixotropie : le fascia forme des adhésions autour des muscles, entre autres, ce qui réduit progressivement le mouvement – il devient de plus en plus épais et atrophie le corps.
À l’inverse, quand le corps est en mouvement, l’ECM devient plus fluide, le fascia se décolle du muscle et se met à glisser dessus, au lieu de faire adhérence.
En parallèle, si le corps subit une activité trop intense ou qu'il y a trop de mouvements répétés au même endroit, le fascia entoure le muscle et le garde contracté, ce qui l'affaiblit car l'empêche d'être bien nourrit.
Aussi, pour avoir un corps mobile et en bonne santé, amenons de la fluidité dans nos mouvements !
Vous l’aurez compris, en plus de réduire sa mobilité, trop de fascia autour d’un muscle le rend plus faible, l’empêche d’être correctement nourrit et augmente sa toxicité. Pour empêcher l’ECM de se congestionner, pour empêcher la création d’amas de fascia dans le corps, il faut donc créer de l’espace et de la fluidité.
C’est ici que la pratique du Yin yoga est intéressante !
En restant plusieurs minutes dans des postures ciblées, en relâchant progressivement les muscles et les fascias, nous pouvons fluidifier notre ECM et permettre à nos fascias de se « dé-ventouser », libérant dans le même temps l’émotion qui était coincée dedans !
Allons un peu plus loin…
Le fascia se développe suite au manque de mouvement, ou au contraire suite à des mouvements répétés trop intenses, mais pas que.
Lorsque le corps rencontre un trauma émotionnel, il déclenche un tas de réactions pour se protéger : il se prépare à la fuite, se replie sur soi, envoie son énergie là où il en a le plus besoin à l’instant T, … et crée aussi des amas de fascia dans les zones « touchées » pour «compenser» le choc. On les appelle des « zones d’angles morts ». Ce sont les endroits où il y a eu déconnexion entre la proprioception dans la partie du corps concernée et nous-même.
Dans l’approche thérapeutique du Yin yoga, nous cherchons aussi à accéder à ces zones de façon à les fluidifier, s’y reconnecter, créer de l’espace, libérer la toxicité qui s’y était figée et, cerise sur le gâteau, libérer l’émotion liée au traumatisme vécu dans le passé.
- En cours collectif, nous travaillerons en douceur pour que chacun(s) et chacune(s) puissent s’y retrouver et se sentir à l’aise.
- En cours particulier, je vous proposerai d’aller plus loin dans le travail des fascias, de manière à vous accompagner le plus justement possible.
Comment ? Dans le corps, les fascias forment des fibres autour des muscles, mais aussi des lignes faisant des trajets précis : il existe 12 lignes myofaciales principales, généralement liées à des organes, des émotions, … En one to one, nous pourrons alors observer quelles lignes seront les plus intéressantes à travailler en fonction de votre corps et votre vécu afin de vous aider à vous libérer de vos éventuels traumas physiques et émotionnels, toujours dans l'idée d'amener davantage de fluidité dans votre corps.
Bon à savoir : une séance de Yin yoga peut être intense émotionnellement… En se libérant du corps et du tissu cicatriciel, il se peut que l’émotion vous traverse – ce ne sera que passager, puisqu’elle sera ensuite sortie ! Ce n’est pas systématique, mais cela peut arriver.
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